martes, noviembre 02, 2010

L'Art outsider - Art brut et création hors normes au XXs. Colin Rhodes


(Sur les catégories....)

Dubuffet se vit assumer la responsabilité de déterminer quelles étaient les frontières de l'art brut et d'établir la hiérarchie entre les oeuvres admises dans cette catégorie. De la sorte,  Une position née à l'origine 'èchapper au carcan du marché de l'art menaçait à présent, ironiquement, d'évoluer en une orthodoxie "autre".
La quête entreprise par Dubuffet d'un art qui échapperait complètement au champ des préoccupations culturelles était vouée à l'échec dés le départ, car nul ne peut créer à partir d'une position ne tenant absolument pas compte du monde environnant. Toutefois, il était moins animé parla conviction de l'existence d'une production "non-culturelle' que par une aspiration idéaliste. (...) Comme pour souligner ce point, Dubuffet inventa une nouvelle catégorie, Neuve Invention,ou pouvaient être placées des oeuvres "limites"à cheval entre l'art brut et le courant artistique majeur.
Tandis que l'art Brut s'est en grande partie  maintenu dans le cadre qui avait été défini à l'origine (en France, les développements ultérieurs se sont le plus souvent accompagnés de l'invention des nouvelles expressions,telles que Art-hors-les-normes, les Singuliers de l'art, Art en marge) , ces dernières années, le terme d'art outsider a commencé a être largement employé pour décrire une étonnante variété d'activités artistiques situées en dehors des préoccupations des courants majeurs de l'art, ou en opposition à ceux-ci.
(...) Au milieu des années '40, l'intérêt pour les formes tribales était devenu une sorte de cliché moderne. En outre, avec l'émergence de la nouvelle anthropologie,l'assertion selon laquelle la culture tribale correspondait à un état primitif était remise en question. Enfin, les explorations psychologiques menées dans les années 20 par les surréalistes, inspirés de leur lecture de Freud, avaient révélé que des groupes dont les états mentaux sortaient des normes admises pouvaient exister à l'intérieur même de la société occidentale. Il n'est donc pas surprenant que dans sa recherche d'un art autre situé psychologiquement en dehors de la culture dominante mais dont les créateurs se trouvaient géographiquement dans son sein Dubuffet se soit tout d'abord tourné vers l'art qui produisaient les enfants, puis vers celui des patients des hôpitaux psychiatriques.
(...) L'intérêt de Dubuffet pour l'art des malades mentaux s'était éveillé en 1923 avec le livre pionnier de Hans Prinzhorn, Bilsnerei der Geisteskranken (Expression de la folie), paru l'année précédente en allemand.



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