jueves, agosto 12, 2010

Lecturas / Lectures

Jacques Lacan

Les écrits techniques de Freud

Texte établi par Jacques-Alain Miller


La fonction créatrice de la parole


Il s 'agit, (…) d'introduire dans ce que nous considérons habituellement comme le registre affectif, une dialectique. Alexander part du schéma logico-symbolique bien connu où Freud déduit les diverses facons de nier "Je l'aime" -Ce en pas moi qui l'aime – Ce n'est pas lui que j'aime – Je ne l'aime pas – Il me hait – C'est lui qui m'aime...


Chaque fois que nous avons dans l'analyse du langage à chercher la signification d'un mot, la seule méthode correcte est de faire la somme de ses emplois.

Nous n'avons pas du tout à nous exténuer à trouver des références supplémentaires. Quel besoin de parler d'une réalité qui soutiendrait les emplois dits métaphoriques? Toute espèce d'emploi, en un certain sens,l 'est toujours, métaphorique. La méthaphore n'est pas à distinguer, comme le croit Jones, au debut de son article sur la Théorie du symbolisme,du symbole même et de son usage. Que si je m'adresse à un être quelconque, creé ou incréé, en l'appelant soleil de mon coeur , c'est une erreur que de croire qu il s'agit là d'une comparaison, entre ce que tu es pour mon coeur et ce qui est le soleil, etc. La comparaison n'est qu 'un développement sécondaire de la première émergence à l'être du rapport métaphorique qui est infinément plus riche que tout ce que je peux sur l'instant élucider.

Cette émergence implique tout ce qui peut s'y attacher par la suite, et que je en croyais pas avoir dit. Du seul fait que j'ai formulé ce rapport, c'est moi, mon être, mon aveu, mon invocation, qui entre dans le domaine du symbole. Impliqués dans cette formule il y a le fait que le soleil me rechaufe, le fait qu il me fait vivre, et aussi qu il est le centre de ma gravitation, et aussi bien qu il produit cette morne moitié d'ombre dont parle Valéry, qu il est aussi ce qui aveugle, ce qui donne à toutes choses fausse évidence et éclat trompeur. Car, n'est-ce pas, le maximun de lumière est aussi la source de tout obscurcissement. Tout cela est impliqué déjà dans l'invocation symbolique. Le surgisement du symbole crée à la lettre un ordre d'être nouveau dans les rapports entre les hommes.



L'ordre symbolique


...Il y a là une rélation réciproque d'anéantissement, une relation mortelle structurée par ces deux abîmes-soit le désir s'etaeint, soit l'objet disparaît. C'est pourquoi à mainy tournant je prendle repère de la dialectique du maître et de l'esclave, et je la réexplique.

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La relation du maître et de l'esclave est un exemple limite, car, bien entendu, le registre imaginaire où elle se déploie n'apparaît qu'a la limite de notre expérience. L'expérience analytique n'est pas totale. Elle est definie suu un autre plan que le plan imaginaire-le plan symbolique.

Hegel rend co;pte di lien inter-humain. Il a a répondre non seulement de la société, mais de l'histoire. Il ne peut en negliger aucune des faces. Or, il y a une de ses faces essentielles qui n'est ni la collaboration entre les hommes, ni le lien de l'amour, mais la lutte et le travail. Et c'est sur cet aspect qu'il se centre pour structurer dans un mythe originel la relation fondamentale, sur le plan que lui-même déinit comme négatif, marqué de négativité.

Ce qui différencie de la societé animale-le terme ne me fait pas peur- la société humaine, c'est que celle-ci ne peut être fondée sur aucun lien objetivable. La dimension intersubjective doit comme telle y rentrer. Il ne s'agit donc pas, dans la relation du maître et de l'esclave, de domestication de l'homme par l'homme. Cela ne peut suffire. Alors, qu'est-ce qui fonde cette relation ? Ce n'est pas que celui qui s'avoue vaincu demande grâce et crie, c'est que le maître se soit engagé dans cette lutte pour des raisons de pur prestige, et qu il ait risqué sa vie. Ce risque établit sa supériorité, et c'est au nom de ca, non de sa force, qu il est reconnu comme maître par l'esclave.

Cette situation commence par une impasse, car sa reconnaissance par l'esclave ne vaut rien pour le maître, puisque c'est un esclave qui le reconnaît, c'est à dire, quelqu un que lui ne reconnaît pas comme un homme. La structure de départ de cette dialectique hegelienne apparaît donc sans issue. Vous voyez par là qu elle n'est pas sans affinité avec l'impasse de la situation imaginaire.

Pourtant, cette situation va se dérouler. Son point de départ est mityque, puisque imaginaire. Mais ses prolongement nous introduisent dans le plan symbolique. Les prolongements, vous les connaissez-c'est ce qui fait qu on parle du maître et de l'esclave. En effet, à partir de la situation mythique, une actio s'organise, et s'etablit la rélation de jouissance et du travail. Une loi s'impose à l'esclave, qui est de satisfaire le ésir et la jouissance de l'autre. Il ne suffit pas qu il demande grâce, il faut qu il aille au boulot. Et quand on va au boulot, il y a des règles, des heures -nous entrons dans le domaine du symbolique.



Relation d'objet et relation intersubjective


...Sartre fait très justement remarquer que, dans le vécu de l'amour, ce que nous éxigeons de l'objet dont nous désirons être aimés, ce n'est pas un engagement complètement libre. Le pacte initial, le tu es ma femme, ou tu es mon époux auquel je fai souvant allusion quand je vous parle du registre symbolique,n'a vraiement rien dans son abstraction cornélienne pour saturer nos fondamentales exigences. C'est dans une sorte d 'engluement corporelle de la liberté que s'exprime la natrure du désir. Nous voulons devenir pour l'autre non seulement ce en quoi sa liberté s'aliène -sans nul doute, il faut que la liberté intervienne, puisque l'engqgement est un élément essentiel de notre exigence d'être aimé- mais il faut aussi que ce soit beaucoup plus qu un engagement libre. Il faut qu une liberté accepte de se renoncer elle-même pour être désormais limitée à tout ce que peuvent avoir de capricieux, d'imparfait, voire 'inférieur, les chemins dans lesquels l'entraine la captivation par cet objet que nous sommes nous-même.

Ainsi, devenir par notre contingence, par notre existence particulière dans ce qu elle a de plus charnel, de plus limitatif pour nous-même, pour notre propre liberté, devenir la limite consentie, la forme d abdicatuion de la liberté de l'autre, c'est l'exigence qui situe phénomenologiquement l'amour dans sa forme concrète,le genital love, comme disait tout à l'heure notre bon ami Balint. C'est là ce qui l'institue dans cette zone intermédiaire, ambiguë, entre le symbolique et l'imaginaire.

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