miércoles, abril 10, 2013

Comme des épines.


Un mot s'est incrusté comme une écharde.
De la piqure naissent des arbustes épineux.
La broderie faufilée par ces aiguilles se défile.
La robe se fend.
La fleur perd ses eaux.
A ses pieds, la rosée se fait flaque.
Les mots sont trempés de la tête aux pieds.
C'est un baptême.
Une mince pellicule d'eau les recouvre un certain temps.
A nouveau secs, ils replongent.
Pour ne pas être oubliés.
Pour retrouver un sens.
Fortifiés par ce bain, ils s'organisent.
Ils gardent la fleur, comme une terre promise, comme un soleil.
A leur tour, la mère des épines les protège.
Bientôt des nouveaux dards volent, confiants.
Ils mangent et boivent à ce banquet inaugural.
Ils tirent profit, sans y être invités.
Ainsi les choses.